La première émission en intégralité (52')

20080428

Le projet....


Janvier 2008...
Les préparatifs vont commencer: billets d'avion, contacts sur place, les vaccins... les thèmes à aborder....
Le voyage est prévu du 17 au 27 avril.

Quelques chiffres clés sur le Cameroun:

Nom officiel: République du Cameroun (Republic of Cameroon)
Chef de l'état: Paul Biya
Régime politique: République
Capitale: Yaoundé
Langue officielle: Français, anglais
Région: Afrique (hémisphère nord)
Superficie: 475 650 Km2
Population: 16 380 000 hab.
Densité de Pop.: 34.44 hab./Km2
Monnaie Nationale: Franc CFA (XAF)Cours en Euros: 0.00152400
Pnb: 10,287 Milliard(s) de dollars
Indice de Développement Humain (rang mondial): 0,497 (148)
Fête(s) Nationale(s): 20 mai (Fête nationale du Cameroun)
Devise Nationale: Paix, travail, patrie




Agrandir le plan

Départ jeudi matin...

Nous y voilà : les visas sont faits, les bagages préparés ( euh...pas complètement), Thierry s'est occupé des contacts sur place pour nous accueillir (le réseau Rotary club entre en action), Caroline repasse ses tee-shirts, se prend la tête à joindre le Cameroun, stresse et refait encore et encore sa valise..Romann ne sait plus où donner de la tête entre câbles, piles rechargeables, ordinateur, perche micro (ou pas...telle est la question) et les batteries d'appareil photo...sans oublier le camescope ! Une préparation normale en fait...

Nos deux premières nuits seront à Douala, avant de partir dans le nord du pays, à 160 km de là, à Bafoussam, rencontrer une "soeur" d'origine lorraine...

Douala, aujourd'hui mardi 15 avril: 32 degrés, 90% d'humidité, soleil radieux...Vivement la bouffée de chaleur à la sortie de l'avion...


20080427

Jour 1: 17/04/08. arrivée

Aéroport de Luxembourg, un jeudi entre 5h30 et 6h15 du matin, Caroline, valise enfin bouclée, petite mine, petite nuit, Romann, même profil et Thierry, 3 heures de sommeil, donc en pleine forme !
Luxembourg/Paris, pas la foule dans l’avion, because the TGV. Dernières emplettes à Charles de Gaulle, embarquement du vol Air France 940 Paris/Douala vers 9h30, 1h de retard au décollage, Thierry dort, et c’est parti, 6h30 de vol, pas si loin que ça le Cameroun.
On se détend : cocktail, petite fricassée de poulet, sauce blanquette, riz et carottes, pain frais et Cabernet.
17h...heure locale, 18h en France, l’A340 se pose.
Le temps de passer la douane, de retrouver les bagages, rapidement et sans problème, Joël PRISO du rotary club Douala-Joss nous récupère, déjà transpirants…il fait plus de 30° quand même, et 90% d’humidité.
Premières impressions, premiers enregistrements : Joël évoque d’entrée les récentes émeutes. Ca bouchonne pas mal à Douala, warning dans les tunnels, et comme toujours en Afrique, klaxon de rigueur.
Une révélation : le plan D… Débrouille, Déviation, Douala ; Joël évite les bouchons mais pas les négociations avec la police.


Trente minutes plus tard, la porte de la villa s’ouvre, superbe maison, dans un quartier calme, nous sommes chaleureusement accueillis par Hermine, épouse de Joël. Le diner nous attend…mais après l’apéritif en terrasse.


C’était bon, cuisine camerounaise, accompagnée de bordeaux. Presque minuit, nous n’avons pas encore réalisé que nous y sommes vraiment.

20080426

Jour 2: 18/04/08. Douala 2

Programme chargé pour cette première journée de reportage.


Après une nuit relativement courte, pendant laquelle des choix importants ont du être fait (avec la chaleur ou avec la climatisation, dont le bruit pourrait rivaliser avec celui d’un hélicoptère, telle est la question), tout le monde se prépare.


Rendez-vous à 11 heure au foyer St Nicodème, afin d’en rencontrer la créatrice, sœur Marie Roumy, une française venue vivre au Cameroun il y a maintenant 59 ans … Après quelques réticences, elle accepte de se prêter au jeu de l’interview et nous parle du but et du fonctionnement de ce foyer.


Ensuite direction La Chaumière, un restaurant, où nous retrouvons Suzanne Kalla Lobè, journaliste pour canal 2, une chaîne de TV privée. Elle nous parle de son métier, de la situation du journalisme au Cameroun, et nous découvrons avec étonnement que la Lorraine ne lui est pas totalement étrangère…puisqu’elle vécu pendant un temps à Longwy.

Après nous avoir accordé quelques heures de son précieux temps (et oui, c’est une star ici !), elle nous organise les rencontres qui rythmeront notre après-midi.

16h30, direction le Ngondo, construction aux influences égyptiennes très marquées. Nous rencontrons Mr Mony Mony, secrétaire général.


17h30, nous sommes à Doual’art, une galerie d’art contemporain, où nous rencontrons Maryline, qui nous parle avec passion des monuments à voir dans la ville, et de l’exposition qui a lieu à travers toute la ville, « les 30 arches ».


Après avoir acheté quelques disques de musique locale, nous rentrons enfin à la villa, afin de se préparer pour notre soirée de gala du Rotary club du soir.


45 minutes plus tard, paré de nos plus beaux habits, nous sommes en route pour le Méridien, hôtel de luxe de Douala, où se déroule la soirée. Soirée de prestige, grande table, discours officiels, et levée de fond pour combattre le paludisme dans les différentes provinces du Cameroun, le tout dans une ambiance bon enfant.Retour à 2h30 du matin, et c’est parti pour une deuxième courte nuit…

20080425

Jour 3 19/04/08. Quelle aventure !!



C’est un début de journée en douceur, c’est normal, nous sommes en week-end, même au Cameroun, et après nos deux premières courtes nuits…il est temps de rattraper un peu l’heure de décalage horaire.
Lever vers 8 heures, petit-déjeuner avec Hermine et Joël, nous prenons le temps ce matin de remettre nos fichiers en ordre, classer les premières photos, les premiers sons…et il est près de midi, l’heure d’attraper le bus pour Bafoussam, le chef lieu de la province de l’Ouest…en fait plutôt au nord-est de Douala.
Le projet est entre autre d’aller rencontrer Sœur Marie-André…une sœur d’origine lorraine en charge d’une léproserie.


Midi 15, Joël nous dépose à l’agence de la compagnie Kami, nous achetons nos trois billets Douala-Bafoussam et …nous attendons un bus qui prendra la route 90 minutes plus tard….Patience…patience…c’est l’Afrique.
On nous avait annoncé 3H30 de trajet…puis 4 h…4h30…et ce sera réellement 5H30…mais no regret...malgré le manque de place, la lenteur, les multiples arrêts…quelle ambiance…
Pas de dvd ou vidéo au programme pendant le trajet, plutôt des camelots et autres bonimenteurs…bonne idée le public est captif et réactif... et c’est parti pour le grand show, le duty free nous propose des produits pharmaceutiques contre les rhumatismes, les problèmes intestinaux, vermifuge, impuissance…en cas de problèmes « au levage » mais profitons en aussi pour acheter une paire de chaussettes, de l’argile contre la mauvaise haleine, la méthode pour réussir ses lettres de motivation, des sardines, des mouchoirs (on dirait un inventaire à la Prévert)
Les heures filent…mais pas les kilomètres…au passage nous avons tout le loisir d’admirer la beauté et la diversité des paysages, toutes ces vertes collines et vallées, du vert nous passerons au rouge…des bananeraies aux légumes, nous prenons de l’altitude, la température devient douce et on nous demande de fermer la fenêtre, la charmante jeune femme devant nous couvre ses épaules.
Question ambiance…ça monte et rappelle les transports scolaires, cris et chahuts. Mais qu’est ce qu’ils se marrent…Jean-Marie Bigard et Franck Dubosc ne sont pas loin…Et au passage les passagers n’hésitent pas à reprocher au chauffeur les trop nombreux arrêts alors que nous sommes à bord d’un bus….Express.
Chacun d’entre nous a eu son petit moment de solitude, Caroline pousse des cris orgasmiques à chaque dos d’âne, reconnaissons qu’ils sont nombreux et la route plutôt défoncée vers Bafoussam. Romann est pris d’une frénésie d’achats compulsifs, a un désir immédiat de cacahuètes (on dit « arachides » au Cameroun) …manque de bol, une fois le sachet ouvert, ce sont des petites gousses d’ail…on s’en servira contre les mauvais esprits…ou pour le prochain voyage en bus. Thierry a juste laissé se perforer et couler sur le sol de l’eau… vendue en sachet dans le bus.


19H15, nous nous garons enfin après un bouquet final de secousses en tout genre. Joseph, président du Rotary club de Douala nous récupère, le premier contact est enthousiaste et chaleureux. Nous avons rendez vous avec un poulet à la mode de Bafoussam…une petite bière peut-être ?
Nous prévoyons une vraie nuit de sommeil, notre dimanche sera chargé.

Mais il nous faut aussi aujourd’hui encaisser la mauvaise nouvelle. Audrey, celle que nous sommes venus retrouver, notre messine camerounaise, celle qui a motivé notre voyage, ne sera pas en Afrique durant notre séjour. Elle se remet d’une mauvaise angine en Moselle. Il va nous falloir trouve un plan B…La nuit porte conseil…Mais positivons, grâce à Audrey, nous sommes en contact avec Sœur Marie-André, une autre lorraine en terre camerounaise. Elle sera notre premier rendez vous dimanche matin.



Bafoussam, minuit 22, il pleut, la nuit sera douce avec toutefois quelques orages.

20080424

jour 4: 20/04/08. Bafoussam

Réveil en musique aujourd'hui, et comme le hasard fait bien les choses, c'est sur celle du camerounais le plus connu en France, à savoir Yannick Noah, que nous émergeons.

9h00, départ à la rencontre de sœur Maris André, une Lorraine installée depuis 47 ans au Cameroun.

Après avoir été aux quatre coins de la ville dans le but de la trouver , on est à "La Retraite", c’est le nom de son domicile. Malheureusement, mais on aurait pu s'en douter vu qu'on est dimanche, elle est à la messe. Il ne nous reste plus qu'à prendre notre mal en patience et à attendre son retour. Quitte à attendre, nous décidons d’optimiser au maximum notre temps… organisation quand tu nous tiens !

Pendant que Thierry enregistre une partie de l’interview avec Joseph, notre ami rotarien, Romann apprend des chants chrétiens avec les enfants du quartier.

40 minutes plus tard, elle arrive enfin. Ou plutôt, elles arrivent enfin, car en effet, sœur Marie André vit avec une autre sœur, sœur Madeleine. Après lui avoir expliqué plus en détail le but de notre visite, la léproserie dont elle s’occupe, on apprend que pour s’y rendre, il faut compter une bonne heure de route. Elles proposent de nous y conduire, après avoir le déjeuner. Les spaghettis bolo avalées, direction Koutala, ville où se trouve la léproserie. Après un trajet mouvementé parce qu’un 4x4 n’empêche pas de sentir les cratères sur la route, nous arrivons à destination. Sur place, nous sommes accueillis par tous les malades. Des familles entières y vivent, et au cours de cette visite brève mais intéressante, nous avons droit à un historique de la léproserie, et nous pouvons nous rendre compte à quel point l’aide apporté par celle qu’ils appellent affectueusement Grand-mère leur est importante.




Direction Foumban, où nous espérons pouvoir rencontrer le sultan. Petit arrêt pour quelques achats de produits locaux, le fameux arabica du Cameroun (oui, nous soutenons le commerce équitable !), nous nous garons directement dans la cour du palais, qui est en fait une immense villa datant de l’époque coloniale allemande, construite pour héberger le sultan, ses nombreuses femmes, et ses très nombreux enfants. Le titre de sultan est héréditaire, et son règne dure jusqu’à la mort de celui-ci. Il est considéré comme le roi du peuple Bamoun. Le palais abrite également un musée dans lequel on peut voir les objets et instruments anciens.



Encore une mauvaise nouvelle nous attend. Après avoir attendu une heure pour le rencontrer, le sultan nous fait savoir que finalement il ne pourra pas nous recevoir aujourd’hui, et nous propose de repasser le lendemain. Impossible étant donné que nous avons rendez-vous à Yaoundé ce jour là.




Notre insistance n’a pas payé, l’effet de la carte de presse de Thierry semble limité ici, et c’est légèrement déçus que nous regagnons Bafoussam. Histoire de nous accabler d’avantage, Joseph nous apprend à notre arrivée qu’il nous sera impossible d’allé visiter une chefferie aujourd’hui, la bienséance veut qu’on ne s’y rende pas de nuit.

En attendant, tout cela ne nous empêche pas de gouter aux plats africains traditionaux, et notamment le N’Dolé, du nom de son ingrédient principal… Pas mauvais, mais particulier…
De nombreuses questions nous trottent alors dans la tête au cours du diner et il semblerait que notre départ pour Yaoundé, prévu le lendemain aux aurores, soit repoussé… affaire à suivre !!

Caroline.

20080422

Jour 5 : 21/04/08. Chefferie, moto taxi et reine blanche

Nouvelle journée, même réveil. Aujourd’hui encore, nous avons rendez-vous avec Joseph, afin qu’il nous emmène rencontrer le roi de la « chefferie » de Bamougoum. Il s’agit en fait d’un véritable village, composé du palais du chef et des maisons de ses (nombreuses) femmes et de leurs enfants. Et ce n’est pas rien, car durant l’interview que le chef nous a accordée, il nous révèle avoir une cinquantaine d’épouses et plus de 200 enfants. Outre sa « famille », il est aussi entouré de ses notables et de son « peuple » ce qui constitue au final une population d’environ 120000 habitants.




En chemin, Joseph nous apprend que nous roulons vers la chefferie la plus importante de la région, c’est une « chefferie de 1er degré ». On peut mesurer cette importance à sa superficie, mais surtout au nombre de maisons pour les femmes.


Entretien avec un personnage haut en couleur, qui nous fait une énorme faveur en nous accordant une interview de 15 minutes, en principe on ne la joue pas à l’improviste avec ce chef de 75 ans. Nous en profitons pour faire le tour de la chefferie, avec pour guide Joseph, source incroyable et inépuisable d’anecdotes sur le sujet.



Nous reprenons la route avec en tête l’idée de visiter une école. Joseph nous conduit au collège polyvalent bilingue « La réussite » de Kamkop. Nous y interrompons un cours et les élèves se montrent enthousiastes à l’idée de nous chanter une de leur chanson… « Si tu me tapes dans le dos, je te tape dans le ventre » nous l’apprendrons plus tard, du groupe «Magic system » de…Côte d’Ivoire.


En Afrique, et plus particulièrement au Cameroun, le meilleur moyen pour un déplacement rapide est la mototaxi. Une vraie première pour nous trois, un peu plus angoissant pour Caroline, surtout lorsqu’il s’agit de transporter, en plus de nous, nos trois valises, sur une piste qui monte.


Collation sur le pouce chez les 4X4 sisters, Madeleine et Marie André, omelette et pommes de terre, invitation impossible à refuser devant tant d’enthousiasme à nous accueillir.

Notre objectif de l’après-midi, rencontrer « la reine blanche ». Afin de connaître exactement l’endroit où elle se cache, les sœurs possèdent un contact qui pourrait nous être utile. Finalement, plus qu’un contact, c’est un chauffeur qu’elles nous trouvent. Jean nous a permis de gagner de précieuses heures en parcourant pas moins de 60 km en 80 minutes, ce qui est énorme ici, n’oublions pas qu’on est en Afrique et que pour les 10 derniers kilomètres, la route laisse la place à la piste ! De surcroit, étant déjà venu, Jean se rappelle où elle habite !!! Inespéré !




A l’approche de la plantation, on nous confirme que Claude Bergeret, la reine blanche est bien là. On va peut-être y arriver finalement ! Rencontre surréaliste dans son champ… ; « I had a farm in Africa » et Claude en a développé une dans cette vallée perdue sur les bords du Noun.


La publication de son premier ouvrage racontant son aventure, paru en 1997 et un sujet dans Envoyé spécial l’ont rendue très célèbre en Europe. Nous l’interrompons alors qu’elle commençait à planter des arachides. Elle nous accorde une heure avant la tombée de la nuit. Nous nous asseyons à même la terre ; moment magique, Claude la reine blanche revient sur cette célébrité et sur son histoire d’amour avec le chef des Bangangté décédé dans la quarantaine, il y a 20 ans. Elle était sa 26ème épouse. Elle écrit actuellement son 3ème ouvrage qu’elle évoque au cours de l’entretien. Une heure inoubliable, hors du monde et du temps, alors que la nuit tombe. Une dernière dédicace à la lampe de poche sur le capot du 4X4 et nous rentrons passer la nuit à Bangangté. Retour à la réalité : recherche d’un hôtel, dîner, panne de courant, la première, coupure d’eau, orage et dodo.

Demain matin tôt, bus pour Yaoundé.

20080421

Jour 6 :22/04/08.Bagangté-Yaoundé

Réveil à Bangangté. On nous avait dit que pour être sur d’avoir une place dans le bus, il fallait venir tôt… Et comme nous écoutons toujours les conseils qu’on nous donne, nous voila à 7h30 pétante à l’arrêt du bus, à peine réveillés, billets achetés, une seule pensée en tête… petit déjeuner !




Nous nous arrêtons « chez Michael », la cafétéria de la ville, pour y déguster café soluble et œufs brouillés. Simple mais bon.
Départ du bus prévu à 8h 30, départ réel…9h30. Après cette attente, on nous autorise à monter dans le bus, par ordre de numéro s’il vous plait, un vent d’organisation soufflerait-il sur la ville ? Nous déchantons vite lorsque nous comprenons que nous allons devoir rentrer à 35 personnes dans un bus prévu pour 25. Voyage éprouvant. Romann et Thierry ont les pieds dévorés par les moustiques.





Nous arrivons à Yaoundé à 14h15,et téléphonons à notre contact sur place, Julien, afin qu’il vienne nous chercher. Encore une fois, il nous faudra attendre de longues minutes avant de voir arriver finalement Barthélémy qui sera notre guide pour la journée du lendemain. Il nous emmène dans sa maison, où nous passerons la nuit.



Nous déposons nos affaires, et c’est reparti, direction le collège crée par Gaston Paul Effa, dont nous rencontrons le frère, Julien, lui-même directeur de cette école. Visite du CDI, qui regroupe une impressionnante collection d’ouvrages scolaires et romans, des mythiques éditions rose, verte et rouge et or, envoyés pour partie de France.

Il se fait tard et nous rentrons enfin chez Barthélémy, pour y passer la soirée et la nuit. Maison dans un quartier périphérique de la ville, nous faisons connaissance avec sa grande famille au complet :les enfants dont deux en faculté, madame, et autres membres de la famille logés sous le même toit ; gens charmants, accueillants, que notre présence au Cameroun intrigue quelque peu. Barthélémy, oncle de Gaston Paul, fut militaire pendant 27 ans, sous off’ qui garde un grand souvenir d’une année passée en formation dans le sud de la France. Homme de valeur et de principes : droiture, discipline, ni cigarette ni alcool mais avec une passion pour Otis Redding et James Brown.
La maison : très vaste séjour où trônent quelques canapés, table, chaises et un ordinateur avec écran plat bien en évidence. Aération continue, les plafonds ne sont pas encore construits….Caroline surveille la possible intrusion d’insectes et se demande où est la salle de bains. Romann a un peu de mal à repérer sa chambre ! Thierry continue à faire ami ami avec les moustiques qui lui chatouillent les chevilles et discute actu avec Barthélémy en zappant sur Euronews….Dîner copieux : riz et poisson en sauce……l’heure de la toilette…au clair de lune. Pour Caroline et Romann c’est le baptême de la douche seau d’eau lampe de poche en attendant que la salle de bain soit terminée. La nuit fut calme et le réveil en douceur au son des chants chrétiens pour la première messe à 6 heures.


Nous sommes un peu gênés que Berthe et Barthélémy nous aient laissés leur propre chambre et aient regroupés les enfants pour nous faire de la place. Nous décidons de ne pas les embêter une nuit de plus.

20080420

Jour 7 : 23/04/08. hôpital, banque mondiale, Hilton

1ère vraie nuit depuis notre arrivée au Cameroun, levés 8 heure. Avant le petit déjeuner, nous avons promis d’aller rendre visite au fils de Barthélémy, Zizou, à l’école. Mais comme nous avons déjà pu le constater à Bafoussam, visiter, et encore plus enregistrer dans une école au Cameroun est une mission délicate sans autorisation officielle. Même en expliquant notre situation au directeur, il refuse catégoriquement de nous laisser entrer dans les classes. Zizou sort le temps de 3 photos, et nous retournons à la maison afin d’avaler un café et de prendre nos affaires.




Quelques coups de fil plus tard, histoire de fixer nos rendez-vous de l’après-midi, nous sommes à la fondation Chantal Biya, l’épouse du président, le seul hôpital pour enfants du Cameroun, pour rencontrer Angèle PONDY, pédiatre spécialisée dans le traitement des cancers d’enfants. Elle nous parle de son métier, des inégalités dans l’accès aux soins, évoque ses souvenirs nancéens lorsqu’elle y était en stage. Elle tient à nous présenter le directeur de l’établissement puis nous fait visiter son service de 22 lits, où nous sommes bouleversés à la vision de tous ces enfants malades mais sur la voie de la guérison.



Après cette rencontre, changement de registre, et direction « La forêt dense », restaurant ayant à sa carte des plats aussi particuliers que du serpent ou du porc-épic. Notre premier choix n’étant plus disponible (dommage !), nous nous rabattons sur la seconde proposition. Particulier, mais pas mauvais, et surtout, piquant ! Nous en profitons pour interviewer Christian le cuisinier.
Histoire de digérer, nous filons vers un nouveau rendez-vous, à la Banque Mondiale pour y rencontrer Sylvanus Bilda, du bureau des activités socio-caritatives. Le sujet : la corruption sachant que le Cameroun est en tête du hit parade mondial concernant ce fléau.

17h : Hilton Yaoundé. Quelques minutes de repos au bar de la piscine en attendant un rendez vous avec le chef Louis Philippe de France …de la belle province du Québec. Puis le trio se sépare : Caroline blogue à la piscine, Ipod dans les oreilles .....


...pendant que Thierry et Romann réalisent un sujet en moto taxi avec N’Dolo, ami d’Audrey, balade agrémentée d’une réprimande policière, non pas parce qu’à 3 et sans casque sur la moto...mais à cause de quelques photos prises en chemin ; il est interdit de prendre des clichés sur la voie publique, c’est comme ça ! N’Dolo assume seul sa famille, ses frères et sœurs, depuis la mort de sa maman, ignorant où peut bien se trouver son père.


La journée se termine, Irène, présidente du Rotary Club Yaoundé collines, nous héberge pour 2 nuits
Nous sommes frappés par son énergie.

20080419

jour 8: 24/04/08.Bigongok



Le jour tant attendu (ou redouté de Caroline) en brousse est enfin arrivé. A 8h30, Christian et Thomas, nos guides pour la journée, viennent nous chercher direction Bigongok, le village où sont implantés les étangs de pisciculture dont ils s’occupent. Cette journée, nous l’avions rêvée avec Audrey la messine, ce village est l’un des sites sur lesquels elle travaille. Mais elle est toujours convalescente en France.





1heure plus tard, nous arrivons. Nous faisons la connaissance de Joseph, Robert et Blaise, qui nous accompagnent sur le site. Pour l’atteindre, une longue descente glissante due aux intempéries de la nuit. Romann manque de plonger la tête la première dans l’un des bassins, mais se rattrape de justesse. Ouf. Une fois en bas, nous découvrons 3 étangs, bien qu’au final, 5 soient prévus, cela avec l’aide du Conseil régional de Lorraine, qui investit 10 000 euros/an, sur 3 ans. Christian nous explique comment s’est passée l’implantation, l’état d’esprit des habitants du village face au projet… Afin de mieux nous rendre compte, nous demandons l’avis de Joseph et Robert.



Habitant le village depuis toujours, ils ont accepté avec plaisir l’idée, car eux-mêmes avaient voulu se lancer dans la pisciculture mais n’en avaient n’y les moyens, ni la formation. Pendant qu’ils parlent, ils tiennent à la main des machettes, qui servent, nous apprennent-ils, à la fois à défricher le terrain mais aussi à se défendre en cas de présence d’animaux. Caroline est de moins en moins rassurée.



Bientôt les pêches de tilapia seront miraculeuses ici.
Nous remontons enfin pour nous diriger vers la maison d’une autre habitante du village, Brigitte, qui est agricultrice. Elle fait principalement pousser des arachides, du manioc et des patates douces. Vrai personnage, pleine d’énergie, elle nous raconte sa vie au village, et surtout, son amitié avec Audrey, qu’elle considère comme sa fille. Elle s’occupe aussi de sa maman et de celle de son défunt mari. Vraiment pleine d’énergie et le cœur sur la main !



Dernière visite du village, mais pas des moindres, celle rendue au chef, Essoumba II Joseph. Après l’interview, il nous invite chez lui pour boire un rafraichissement, et nous acceptons avec plaisir, nous en avons bien besoin ! Il nous parle de son statut et de son village, dans lequel on trouve une cinquantaine de maisons, disposées le long de la route, et 2 écoles. Joseph le chef est enseignant à la retraite et se souvient que lorsqu’il était élève on lui apprenait : « Nos ancêtres les gaulois » Il nous apprend que le général De Gaulle s’est réfugié quelques temps ici pendant la seconde guerre mondiale.
14h30, nous quittons le village de Bigangok, qui signifie d’ailleurs terre de plaisir, et retournons nous changer pour la soirée du Rotary club à laquelle Irène nous a invités. Nous avions prévu un passage au cyber-café, malheureusement, le temps en a décidé autrement. La pluie nous bloque dans la maison, les rues sont rapidement inondées et nous devons changer nos plans : Thierry ira seul à la réunion, et rejoindra Romann et Caroline au cyber-café plus tard.

Fin de soirée pépère, nous dînons au cyber, très chère la bière, mais c’est le lieu de rendez vous de la jeunesse yaoundaise dorée. Nous apprenons que Diam’s vient de se poser pour son open air concert de samedi. Nous serons en principe au bord de l’océan et la manquerons. Hip Hop ou flip flop dans l’Atlantique. Laisse moi kiffer la vibe ou la vague, nous avons choisi. Romann trouvait pourtant cela très snob d’applaudir l’artiste sur la scène camerounaise plutôt qu'en Seine saint Denis.

20080418

jour 9: 25/04/08.Irene, Jako express, Kribi





Enfin le week-end ! Aujourd’hui, départ pour Kribi. Le St-Tropez camerounais, parait il, sur la côte Atlantique. Levés 7h00 pour être à la gare routière à 8h00. Irène, présidente du Rotary club Yaoundé Collines, qui a la gentillesse de nous héberger confortablement, nous conduit à la gare routière, au passage elle nous montre, tout près de chez elle, dans ce quartier nommé «Bastos », en souvenir d’une manufacture de tabac, la somptueuse résidence bunker que se fait construire le président Paul Biya. En chemin, Irène attire également notre attention sur tout un quartier avec une tour dont la construction, arrêtée depuis longtemps, n’a jamais dépassé le gros œuvre. Gros détournements probablement. C’était même devenu un coupe gorge renommé de la capitale. Nous parlons de la conduite folklorique sur les routes camerounaises. Dans la mesure où ici tout le monde peut s’acheter un vrai faux permis de conduire, il ne faut pas s’étonner que les accidents soient fréquents et souvent mortels.
Des bus garés et une certaine effervescence matinale nous indiquent que nous y sommes. Il nous faut faire un choix important : quelle compagnie choisir, la Kribienne ou Jako ? Nous optons pour la deuxième… Erreur !! Le départ ne prend pas trop de temps, contrairement à notre habitude. Le bus semble lancé, la vitesse de croisière est bonne et nous pensons arriver à Kribi vers 14 heures au plus tard. Le voyage se passe sans trop de problème, à part le fait qu’une fois encore, nous sommes à 5 par rangée au lieu de 4… On commence à y être habitué ! Pour éviter ce désagrément, Thierry a choisi de s’installer à côté du conducteur…






Midi, nous avons fait la moitié du trajet et arrivons à Edea. L’Atlantique approche ! Mais nouvelle surprise, les passagers nous apprennent que le bus dans lequel nous nous trouvons ne se rend pas du tout à Kribi mais à Douala, et qu’il faut que nous prenions une correspondance. Après quelques minutes d’hésitation, le verdict tombe : on descend ici.
Légèrement contrariés, nous allons nous renseigner sur les horaires du prochain bus direction la plage… dans 30 minutes… Patience, comme toujours. Les minutes passent… 30 minutes… 1 heure… 1h30…. Mais toujours pas de bus. La chaleur devient étouffante et nous commençons à bouillonner… Toujours la même réponse « dans 30 minutes ». Enervant !
Ca y est ! Nous arrivons ! L’océan apparait sur notre droite. Quelques minutes plus tard, le bus s’immobilise et nous descendons. Le temps de trouver un taxi, de déposer nos affaires à l’hôtel de l’Océan, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous avons les pieds dans l’eau… et rapidement plus.






Température de l’eau 25°. Les gros rouleaux nous rappellent un autre Atlantique, bien plus au nord. Kribi, c’est Biarritz sans l’hôtel du Palais.





Le poisson sera forcément au menu du dîner. Turbot et Bar fraîchement pêchés au large, grillés juste comme il faut. Le rapport qualité prix « Chez Amélie » est exceptionnel, la terrasse les pieds dans l’eau sous les étoiles également. Serait ce la paradis à Kribi ?




20080417

Jour 10 :26/04/08.Pyrogue, pygmées et crevettes

Plein de projets en tête pour ce dernier jour, censé être dédié au repos. Tout en haut de la liste, on retrouve : profiter de la plage et du soleil. C’est donc très enthousiaste que Romann se lève aux aurores, il ne faut manquer aucune minute de cette journée. Mais en ouvrant sa porte, chacun se rend compte que tous les plans semblent être plus que compromis. Des trombes d’eau tombent depuis des heures déjà, et le ciel ne semble pas vouloir se dégager.
9h30 : la pluie. Notre guide, Balthazar, qui devait nous emmener faire un tour en pirogue nous annonce que selon lui, le temps devrait se dégager dans une heure… Tiens, comme les bus… Il revient donc une heure plus tard, Romann et Thierry sortent parés de leurs plus beaux cirés, genre cosmonaute pour l’un, tout droit sorti de Disneyland pour l’autre.




Après un bref passage au cybercafé, nous embarquons sur une pirogue, sous une pluie légère, en compagnie de Cyril, le rameur en chef. Après 45 minutes de remontée sur le fleuve de la Lobé, nous amarrons afin d’aller visiter un village pygmée. Nous apercevons une clairière dans laquelle sont installées plusieurs maisons de petite taille, évidemment, nous sommes chez les pygmées, ne l’oublions pas. Au centre, les villageois sont en train de poser pour d’autres visiteurs. Quand ils repartent, nous demandons à pouvoir interviewer le chef. Nos guides feront office de traducteurs.


Une quarantaine de personnes habitent le village. Le chef, Maké, nous parle de leur vie quotidienne, de la façon dont ils se nourrissent, uniquement par la chasse, de leurs conditions d’hygiène et nous dit accueillir les visiteurs comme des envoyés de Dieu. Nous lui demandons son âge mais il l’ignore : les pygmées n’ont ni état civil, ni carte d’identité.


Nous repartons ensuite en pirogue, Caroline à la rame. On n’est pas arrivé ! Enfin nous accostons, direction la plage où Cyril nous propose de goûter des crevettes préparées à la Kribienne : tomates, ail et oignons. Nous les dégustons tout près des chutes de la Lobé, paradisiaque, malgré la pluie.


Après toutes ces aventures, il est déjà 16 heures. Le temps de passer à « Beach radio », une radio locale, pour que Romann récupère de la musique et des jingles locaux ; nous sommes de retour à l’hôtel pour un rendez-vous avec Albert, un professeur de maths, qui nous parle des charmes de Kribi.


Dernière soirée au Cameroun. Romann et Thierry n’ont pas encore atteint l’overdose de crevettes, aussi retournons nous « Chez Amélie », l’hôtel du phare, pour déguster des crevettes au curry. C’est vraiment l’une des meilleures tables de Kribi à recommander, à tel point que Diam’s et son équipe sont annoncés pour le lendemain, après le concert de Yaoundé.
Thierry, plus raisonnable que les autres, fait l’impasse sur les nuits kribiennes. Il les confie à Romann et Caroline pour une soirée au Java night club, au sein de l’hôtel Palm Beach Club. Lieu hautement fréquenté, par les locaux également. C’est un club de luxe où la bouteille d’eau se paye chère (8€ la bouteille, dix fois plus cher que d’habitude). Chaude ambiance et leçon de danse assurées ! Rentrée au milieu de la nuit, il ne faudrait pas manquer la possible matinée ensoleillée.

20080416

Jour 11: dernières vagues avant le retour...

7h30, Bill Bentley pub, terminal 2 Roissy, le vol AF 943 Douala Paris s’est posé à l’heure. Il ne nous reste plus qu'à atterrir. Ce n'est pas le décalage horaire mais plutôt le contraste.
Nous repensons à notre dernière journée.

Le soleil revenu à Kribi histoire de nous narguer pour notre départ. Réveil dans l’eau à 25 degrés avant le café du matin. Derniers jeux avec les rouleaux de l'Atlantique, recherche d'un transport pour Douala ; nous n'avons pas envie de trop titiller le hasard avec les bus locaux. Nous sommes même prêts à louer une voiture avec chauffeur. Lionel, le patron de l'hôtel du Phare nous présente Richard, surnommé, Richard "poulets", éleveur de volailles à Edea sur "l'axe lourd" entre Yaoundé et Douala, il se propose de nous avancer.

Ensuite nous louerons une voiture, afin de boucler la boucle et de saluer Joël, Maître Priso, notre ami avocat, qui nous a accueillis 10 jours plus tôt. Premier constat, le temps passe aussi vite au Cameroun qu'en France et elles ont filé ces journées. Nous repensons à toutes les rencontres qui ont rythmé le séjour, celles qui ont abouti et les autres, celles que nous avons manquées : les milliardaires de Bafoussam, le sultan de Funbam, Mimado qui aurait du nous souhaiter la bienvenue chez les chtis de Kribi. Nous repartons également avec des souvenirs cutanés, ça vous chatouille ou vous gratouille, nous nous sommes encore faits dévorer ce dernier jour par les moustiques et les « mutmut ».
Bill Bentley Pub, nous avalons la dernière gorgée de café et embarquons pour Luxembourg. Nous n'avons jamais été aussi proches du prochain voyage...
Rendez vous à tous en septembre, le lundi, sur http://www.pelemele.fr/ pour suivre les émissions de 52 minutes au Cameroun ...


Merci à...
Joel Priso, président rotary club de Douala, et son épouse Hermine, Joseph Tankeu, président du Rotary club de Bafoussam, Irène Kölle, présidente du Rotary Club Yaoundé Colline, Barthélemy Noa et toute sa famille (bertille), Suzanne Kalla Lobè, journaliste à Douala, sœur Simone et sœur Marie Roumy du foyer St Nicodème, Mr mony mony, secrétaire général du Ngondo, Maryline du Doual’Art, sœur Marie André et sœur Madeleine, les « 4X4 sisters », le chef de la chefferie de Bamoungoum, Claude Bergeret Noike, la reine blanche et Jean notre chauffeur, Julien Effa, directeur du collège Gaston Effa de Yaoudé, Georges Ballul le documentaliste, Sylvanus Bilna, qui nous a parlé de la corruption, Christian, chef cuisinier de la « forêt dense », Angèle Pondy, médecin pédiatre à la fondation Chantale Biya, N’dolo, chauffeur taxi moto, Louis Philippe la France, cuisinier québecquois du Hilton, les habitants de Bigongok : Joseph, Robert, Blaise, Brigitte et le chef Essouma II Joseph, Christian et Thomas, nos guides. Balthazar Boma et Cyril, guides chez les pygmées, Beach FM à Kribi, Albert Mpeke pour ses connaissances de Kribi, l’hôtel de l’Océan, Lionel de l’Hotel du Phare et du restaurant « Chez Amélie », Richard
«Poulet», éleveur de volailles à Edéa.
Un grand merci à Arcan group et Euronet pour leur soutien financier.